J’ai eu énormément de difficulté à finir ce livre, car mes larmes m’empêchaient de voir quoi que ce soit.
Dans son récit, Anthony Passeron fait preuve d’une grande réserve tout en relatant avec une grande clarté le bouleversement familial suscité par la dégringolade progressive de son oncle Désiré.
La consommation de drogues et la propagation du sida ont profondément bouleversé la cellule familiale que Louise et Émile, les grands-parents de l’auteur, avaient établi. Tout au long de leur vie, ils se sont investis avec ardeur dans l’arrière-pays niçois pour donner à leurs enfants un avenir radieux. Ils éprouvent une grande fierté pour leur fils aîné, Désiré, qui a hérité du nom de son grand-père et qui est le premier à avoir l’opportunité de faire des études. Cependant, Désiré se sent enfermé dans son petit village, où il travaille dans une étude notariale pour son premier emploi, tandis qu’il aspire à la liberté et à l’aventure à travers le monde. Un jour, il prend de l’argent dans la caisse de la boucherie familiale et se dirige vers Amsterdam.
Amsterdam sera un point de rupture, puisque, au cours de son séjour, Désiré fait la découverte de l’héroïne et ne la délaissera plus jamais.
Les différents chapitres combinent des découvertes scientifiques à un rythme lent avec les déclins rapides de la santé de Désiré.
Un ouvrage magnifique, émouvant et délicat, qui redonne voix et dignité à ces malades décédés, traités en parias, ainsi qu’à leurs proches marqués par le traumatisme d’une maladie longtemps considérée comme honteuse. Ce livre est vraiment un coup de cœur.
CITATION
« je la remercie d’avoir mis des mots sur une vie que je ne pensais plus pouvoir rendre à la lumière »
NOTE
