Après des années de souffrances, de violence, de harcèlement, d’insultes et de viols répétés, et suite à de nombreux appels à l’aide restés sans réponse, trois sœurs ont décidé de se venger et de mettre un terme à leur tourment en tuant leur bourreau, leur père.
Ce fait divers se déroule à Moscou, en Russie, en novembre 2019, et il suscite des débats intenses dans le pays en raison de sa remise en cause des valeurs socio-culturelles héritées du patriarcat et de la domination des hommes. Dans une société qui considère que « S’il te blesse, c’est un signe d’affection » (selon un proverbe russe), faire preuve de résistance et répondre aux agressions peut être vu comme inapproprié, vous positionnant non pas en tant que victime, mais en bourreau…En plus de l’affaire en question, elle partage avec nous son expérience personnelle après plusieurs années passées en Russie pour ses études. Elle partage son récit d’une relation amoureuse avec un homme qui la fait souffrir et la diminue, après l’avoir initialement mise sur un piédestal, tout en s’interrogeant sur le rôle de la femme dans cette dynamique.
En dépit de tout, le récit de ces trois sœurs demeurera gravé dans ma mémoire. Bien documenté, cet ouvrage se révèle à la fois choquant, frappant et fascinant, tant par son vocabulaire que par les vérités qu’il met en avant et critique. Lire ce texte peut également constituer une façon efficace de faire comprendre à certaines femmes russes qu’elles ne sont pas isolées dans leur combat contre cette violence institutionnelle.
-En Russie, il y avait ce proverbe qui disait « Biot – znachit lioubit – s’il te bat, c’est qu’il t’aime », et les proverbes, c’est comme le passé : quand on ne sait plus où on va, on s’y agrippe pour se persuader qu’on est du bon côté.
NOTE
